L’Afrique du Sud face au défi des tests porte à porte
8 avril 2020Deux camionnettes sont garées à l’entrée d’une clinique dans le quartier d’Hillbrow, à Johannesburg. À l’intérieur, des infirmiers du laboratoire national de santé publique effectuent des tests de dépistage du Covid-19 sur le personnel de la clinique et les patients qui se présentent.
Zithobile Cele, masque de plastique sur le visage, gants sur les mains, prélève un échantillon. "On prélève oralement, ou au niveau du nez. Ici, je vais à l’intérieur de la bouche… ", explique l'infirmière.
Le résultat du test sera connu au mieux dans 24 heures, plus probablement dans trois ou quatre jours.
Éviter le pire
En Afrique du Sud, 67 laboratoires mobiles comme ceux-ci, équipés de kits de dépistage, doivent être déployés à travers le pays. L’objectif : des tests gratuits, en grand nombre pour tenter d’arrêter la propagation de l’épidémie.
Le ministre de la Santé, Zweli Mkhize préfère rester prudent. "Le fait qu’il n’y a eu qu’une faible augmentation des cas pourrait être le calme avant une tempête dévastatrice. Nous devons tester des centaines de milliers de personnes dans les communautés, en commençant par ceux qui ont des symptômes, puis en élargissant à tous."
Du porte-à-porte pour tester les populations
10.000 agents communautaires, équipés de questionnaires, doivent aussi être mobilisés afin de faire du porte-à-porte et d’encourager les gens à se faire tester. Les communautés où des cas ont été confirmés et où il est difficile de respecter un confinement strict sont prioritaires.
"On a commencé à distribuer des flyers sur le coronavirus. Il faut se laver les mains régulièrement, garder une distance sociale, et aller consulter en cas de symptômes", conseille un infirmier.
Moyens insuffisants
Mais pour l’instant, l’Afrique du Sud manque de moyens pour mettre en place son plan ambitieux. Seule une poignée des laboratoires mobiles a été déployée.
Moins de 60.000 tests ont été réalisés dans le pays depuis le début de l’épidémie, pour l'essentiel dans des laboratoires privés.
Seuls des tests rapides permettront d’augmenter cette capacité. Et le pays engage une course contre la montre pour y avoir accès.