Vital Kamerhe, victime d'un acharnement?
6 avril 2020Des sources proches de la présidence congolaise indiquent que Vital Kamerhe n’a pas répondu en personne à la convocation de la justice. Il a préféré se faire représenter par ses avocats. La direction de l’Union pour la nation Congolaise, le parti de Vital Kamerhe, dénonce un "acharnement".
"Il existe beaucoup d'autres affaires similaires, liées à la corruption, aux détournements, à l’enrichissement illicite. Nous sentons qu'il y a une nouvelle dynamique du côté de la justice. Elle doit prendre en charge, instruire, examiner toutes les autres affaires qui étaient déjà portées à sa connaissance. Cela donnera une bonne image à l'opinion et tout le monde sentira qu'il n’y a personne qui est ciblé à cause de son appartenance politique ou ethnique", explique Georges Kapiamba, président de l'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ).
"Noyeau dur"
Certains cadres de l’UNC affirment à la Deutsche Welle qu’un "noyau dur autour de Félix Tshisekedi" veut "obtenir la tête de Vital Kamerhe".
Pourquoi? Peut-être parce que des accords politiques passés fin 2018 à Nairobi font de Vital Kamerhe, le candidat de la coalition Cap pour le Changement en vue de la présidentielle de 2023?
"C'est toute la coalition CACH mise en place par Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe qui pourrait être fort ébranlée par cette affaire. Et qui dit coalition CACH, dit aussi la coalition CACH-FCC de Joseph Kabila. Est-ce que ça donnera lieu à une nouvelle redistribution des rôles au niveau du gouvernement? Ça, c'est quelque chose qu'il faudra surveiller de près en fonction des évolutions du dossier judiciaire", analyse le politologue Dieudonné Wamu Oyatambwe.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, la justice congolaise a entendu plusieurs personnalités politiques suspectées d’avoir détourné des deniers publics.
Le 23 mars dernier, l’ancien ministre de la Santé, Oly Illunga Kalenga, et son ancien conseiller financier, Ezechiel Mbuyi Mwasa, ont été condamnés à cinq ans de travaux forcés pour le détournement de plus de 400 000 dollars. Cette somme était destinée à l‘origine à la riposte contre le virus Ebola dans l’est du pays.