Compaoré quitte le pouvoir
31 octobre 2014Coup de tonnerre au Burkina Faso : le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, vient d'annoncer sa démission. Quelques minutes auparavant, un dirigeant militaire avait annoncé sur la chaîne de télévision Burkina24 que le président avait quitté le pouvoir. Le lieutenant-colonel Issaac Zida a fait cette annonce sur la Place de la Nation à Ouagadougou alors que des milliers de personnes s'étaient à nouveau rassemblées en masse vendredi dans le centre de la capitale pour demander la démission de Blaise Compaoré. Peu après, c'est officiel : 27 ans de règne de Blaise Compaoré au Burkina Faso sont terminés.
Ensuite, le chef de l'armée, Honoré Traoré, prend le pouvoir. Mais dès le premier moment, il est contesté par les manifestants qui le considèrent comme un fidèle du président déchu.
Les évènements du jeudi
Cette nuit, le couvre-feu a été globalement respecté dans la capitale Ouagadoudou, mais les Burkinabès sont toujours déterminés à tourner la page Compaoré. Selon Richard Tiene, journaliste à Radio Pulsar de Ouagadougou, joint pendant notre émission matinale, la situation était calme à 7h temps universel, mais des coups de sifflet retentissaient déjà dans les rues, promettant une nouvelle journée de mobilisation.
L'opposition politique burkinabé impute elle aussi la responsabilité du chaos actuel à l'entêtement du président Blaise Compaoré. "Si ceux qui étaient au pouvoir nous avaient écouté, le Burkina Faso ne serait pas tombé dans ce chaos" a affirmé Ablassé Ouédraogo, député de l'opposition, ancien Ministre des Affaires étrangères et président du Faso Autrement, au micro d'Eric Topona.
Appel au calme
À l'étranger, on suit de près les événements en cours au Burkina Faso. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a décidé d'envoyer sur place un émissaire en vue de régler cette crise. Le représentant spécial et chef du bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, arrive ce vendredi à Ouagadougou. Notre correspondant à Dakar, Babou Diallo, l'a rencontré avant son départ. Mohamed Ibn Chambas lui a confié son inquiétude quant à la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso.