La Chine maintient sa version sur l'origine du coronavirus
13 août 2021Pékin a adressé ce vendredi (13.08) une fin de non-recevoir à l’appel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a demandé à tous les pays de publier toutes leurs informations sur le virus, alors que l’hypothèse d’une erreur humaine dans un laboratoire chinois a été relancée ces derniers mois.
Pour Pékin, il n’y a aucune raison de revenir au point de départ. La Chineestime que tout a déjà été dit après les recherches effectués par les experts de l’OMS en janvier dernier à Wuhan.
Leur étude estimait que le passage du coronavirus de la chauve-souris à l'homme via un autre animal était le scénario le plus probable.
Mais les experts internationaux envoyés à Wuhan ont depuis confirmé n’avoir eu accès qu’à une sélection d’informations. Et depuis, l’OMS et certains pays, les Etats-Unis en tête, ont relancé l’hypothèse d’une erreur de laboratoire.
L'appel des scientifiques
Au mois de mai dernier, des scientifiques avaient abondé dans ce sens, en rédigeant une lettre commune dans la revue Science.
Ils notent que l’hypothèse d’un accident de laboratoire n’est abordée que dans quatre pages sur les 313 que contient le premier rapport de l’OMS. "En tant que scientifiques, nous estimons que davantage de clarté sur les origines de cette pandémie est nécessaire et possible. Savoir comment la Covid-19 a émergé est indispensable pour mettre en place des stratégies globales pour limiter le risque de pandémies futures."
Manœuvre politique
Mais pour la Chine, brandir à nouveau l’hypothèse d’une erreur humaine n’est qu’une manœuvre politique destinée à faire passer le pays pour responsable de la crise sanitaire. Washington, le grand rival de Pékin, tirerait les ficèles de cette politisation.
Et dans ce bras de fer, tous les coups semblent permis. Les médias chinois n’avaient pas hésité à largement relayer fin juillet les dires d’un biologiste suisse qui dénonçait sur un compte Facebook la volonté des Etats-Unis de discréditer le travail des scientifiques. Celui-ci affirmait ainsi avoir constaté une influence grandissante de Washington à l’OMS.
Mais l’ambassade suisse à Pékin a alors réagi en assurant ne pas connaître ce fameux chercheur, qu’il s’agissait très probablement d’une imposture. Et de conclure avec humour sur twitter : "Si vous existez, nous aimerions vous rencontrer !" Dans les heures qui ont suivi, le compte Facebook de ce biologiste devenu viral en Chine a été supprimé.