Centrafrique : l'ONU condamne les attaques près de Bangui
14 janvier 2021Les combats de ce mercredi (14.01.2021) aux portes de la capitale Bangui,caractérisés par une multiplicité de champ d'affrontements se sont soldés par un bilan provisoire de 30 assaillants tués, 5 autres capturés et des armes saisies selon le Premier ministre centrafricain Firmin Ngrebada.
La mission de l'ONU (Minusca) quant à elle déplore un mort et des voix s'élèvent pour exiger le dialogue avec les groupes armés.
Pour l'instant, les parties en présence se montrent en alerte. Il n'exite pas de couloir humanitaire pour l'instant, pour évacuer les blessés ni assister les populations dans les zones où les combats se sont déroulés. Mais la nuit a été calme, constate le correspondant de la DW sur place. La coalition des groupes armés et le gouvernement centrafricain se livrent une guerre de communication.
Bilan de la Minusca
La Minusca a elle aussi dressé un premier bilan. Selon Vladimir Monteiro, le porte parole de la mission de l'ONU en Centrafrique, "suite aux attaques et tentatives d'infiltration des groupes armés coalisés, la Minusca a riposté. Elle a riposté en appui aux FACA (Forces armées centrafricaines, ndlr) avec des moyens au sol et des renforts et puis des hélicoptères. Et cette action conjointe a permis de repousser les assaillants qui ont subi des pertes en vies humaines, il y a eu des arrestations et des armes saisies. La Minusca déplore la perte d'un casque bleu rwandais et un blessé. Le représentant du secrétaire général de l'ONU présente ses condoléances à la famille du disparu ainsi qu'au contingent rwandais et au gouvernement''.
Appels au dialogue
Dans une lettre ouverte, l'opposant politique Crépin Mboli-Goumba dit constater que le président Faustin Archange Touadera s'est effacé devant la progression des insurgés.
Il recommande qu'une concertation soit organisée. Dans la foulée, un autre candidat à la présidentielle, Aristide Briand Reboas affirme ne pas comprendre la progression des rebelles malgré la présence de la Minusca.
''Hélas, ils ont franchi la ceinture autour de Bangui et ils sont arrivés", regrette l'homme politique.
Pourtant, rappelle-t-il, "nous avons eu il y a une semaine, la parole de Mankeur Ndiaye (représentant du SG de l'ONU en RCA, ndlr) disant que la ville de Bangui ne serait pas touchée et que les rebelles le savaient bien".
Pour Aristide Briand Reboas, ces promesses ont échoué, raison pour laquelle il se demande "comment il se fait que les Nations unies composées de grandes puissances qui avaient pour mission de bannir la guerre et promouvoir la paix se laissent harceler par les rebelles en République centrafricaine à chaque fois".
Les inquiétudes de l'ONU
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et le Conseil de sécurité des Nations unies ont condamné mercredi "fermement" les attaques près de Bangui. La déclaration est faite dans une résolution adoptée à l'unanimité des membres du Conseil de sécurité.
Le chef de l'ONU appelle "toutes les parties à mettre fin à la violence et à engager un dialogue constructif", a par ailleurs indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien. L'ONU appelle "le gouvernement centrafricain et l'ensemble de la classe politique à s'engager dans un dialogue visant à promouvoir la stabilité nationale".