Cameroun : septième mandat pour Paul Biya
22 octobre 2018"Classement des candidats par ordre de suffrages obtenus. Numéro un : Paul Biya. Parti politique : RDPC. Suffrages obtenus : deux millions cinq cent vingt-un mille neuf trente quatre (2.521.934). Pourcentage 71,28%. Kamto Maurice, MRC, cinq cent trois mille trois cent-quatre vingt-quatre suffrages (503.384), 14,23 %, Libi Lii Ngue Ngue Cabral : deux cent-vingt un mille neuf cent quatre quinze (221.995), 6,28%... "
Ainsi ont été proclamés les résultats de la présidentielle 2018 au Cameroun par Clément Atangana, le président du Conseil Constitutionnel. Ainsi vient de prendre fin le processus électoral le plus agité de l'histoire du Cameroun. Après trente-six ans de règne, Paul Biya vient d'être réélu pour un nouveau mandat de sept ans à la tête du pays.
Pour son camp politique, c'est une victoire sur l'opposition et sur la communauté internationale restées ces derniers mois très critiques sur Paul Biya et son régime.
Illustration avec Roger Youmbi Fansi, président de la quatorzième section du RDPC de Paul Biya à Yaoundé : "Nous venons de gagner la victoire pour tout le monde. La démocratie vient de s'exprimer. Et nous voyons comment le Cameroun est un pays béni par Dieu."
Les erreurs de l'opposition
Maurice Kamto s'étant auto-proclamé élu bien avant, Roger Youmbi Fansi estime que ce candidat doit être en train de regretter son acte : "On appelle ça une erreur. Je pense qu'il regrette d'avoir fait ça. Parce qu'en fait, à 24 heures des élection, si tu ne veux pas faire des troubles, tu ne peux pas faire ce genre de déclaration. On a beaucoup de respect pour lui, pour le travail qu'il a fait pour le Cameroun, mais je crois que là il s'est vraiment trompé."
La victoire de Paul Biya suscite choc et déception dans l'opposition qui n'aura pas pu et su se fixer sur une candidature unique contre le Vieux Lion. Albert Elimbi Lobé, homme politique et ex-conseil municipal du SDF, aura passé ces derniers mois à se battre mais en vain pour une candidature unique de l'opposition.
La crise anglophone continue de s'enliser
Elimbi Lobe pense surtout que la victoire de l'opposition, donc un changement à la tête de l'Etat camerounais, pouvait résoudre la crise anglophone qui s'enlise de jour en jour : "Nous venons de rater une bonne opportunité de faire arriver au pouvoir quelqu'un qui aura été spécialement choisi en raison de sa capacité à conduire une réforme de la stratégie de résolution de cette crise. Le message principal qui nous vient du mécontentement anglophone n'est pas un message de conjoncture économique, c'est un problème qui nous renvoie à l'histoire même de la constitution du Cameroun."
Manifestation des partisans de Maurice Kamto
Aussitôt les résultats de la présidentielle proclamés, le candidat Maurice Kamto, joint au téléphone, n'a pas souhaité réagir à chaud. Toutefois, il avait programmé ce jour une manifestation sur la place de la poste centrale à Yaoundé, en même temps que des sources internes à son parti affirmaient qu'il avait déjà constitué son propre gouvernement, suite à son auto-proclamation comme vainqueur au lendemain du scrutin du 7 octobre.