Cameroun : plus de 30.000 personnes en fuite vers le Tchad
13 décembre 2021L’agence des Nations unies pour les réfugiés se dit préoccupée après les violences intercommunautaires qui ont gagné l’Extrême-Nord du Cameroun. Les affrontements entre pêcheurs et bergers dans le département du Logone-et-Chari ont fait au moins 22 morts et une trentaine de blessés graves, évalue le HCR. Des villages ont été réduits en cendres.
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Les violences qui ont débuté dimanche (05.12) se sont poursuivies mercredi à Kousséri, une ville de 200.000 habitants. La situation est toujours volatile dans l’Extrême-Nord du Cameroun, s’est alarmé le HCR.
Plus de 30.000 personnes ont ainsi gagné le Tchad voisin, évalue l’agence onusienne. Les violences ont conduit des milliers de personnes à se déplacer à l’intérieur du pays, ajoute Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR. Vendredi, des réfugiés ont continué de franchir la frontière tchadienne.
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Situation préoccupante
Dans un communiqué publié mercredi (08.12), le président de la junte au pouvoir au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a évoqué une "situation préoccupante" et appelé "la communauté internationale à agir promptement pour fournir en urgence l'assistance nécessaire à ces nouveaux réfugiés".
Selon Mamadou Mota, fils de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun et 1er Vice-Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), parti d'opposition, l’accès aux ressources naturelles explique ces violences. "Lorsque les animaux des bergers cassent les filets et les protections qui empêchent les poissons de passer, cela entraîne des conflits", soutient Mamadou Mota.
Il soutient sur la DW que la situation était très volatile et précaire à Logone Birni, dans le département de Logone-et-Chari. Cet opposant au pouvoir de Yaoundé dénonce le "silence atroce" du gouvernement face à "toute cette misère, ces morts".
En août, 45 personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées dans des affrontements intercommunautaires entre pêcheurs et bergers, toujours dans l'Extrême-Nord du Cameroun. Plus de 20.000 Camerounais avaient alors trouvé refuge au Tchad et 8.500 ne sont toujours pas rentrés chez eux, selon le HCR. Les affrontements entre ces deux communautés avaient éclaté à la suite de disputes au sujet de la gestion et de l'accès à l'eau, selon les autorités.