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Côte d'Ivoire : la migration clandestine, un vrai danger

29 avril 2021

Une ONG sensibilise sur les dangers de la migration irrégulière. Le message semble avoir été bien perçu par les jeunes qui sont tentés de quitter le pays.

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Embarcation chargée de migrants au large de la Libye, le 24 juin 2018
Embarcation chargée de migrants au large de la Libye, le 24 juin 2018Image : picture-alliance/AP/Libyan Coast Guard

Depuis quelques mois, une ONG ivoirienne sensibilise les jeunes sur les dangers de la migration irrégulière. Après cinq localités à l’intérieur du pays, Yopougon, commune située dans le nord d’Abidjan, a constitué la sixième étape, ce mercredi (28.04.21). 

C’est de cette commune de Yopougon, il y a un peu plus d’un an, que le jeune Laurent Barthélemy, âgé de 14 ans, était parti avant de trouver la mort dans le train d’atterrissage d’un avion. 

Pour cette étape de Yopougon, les élèves sont sortis nombreux pour écouter les messages de sensibilisation.

Florentine Guiro, la responsable de l’ONG Réalic et qui a lancé cette caravane, explique ses motivations.

"Le slogan de cette caravane est  'La Méditerranée tue, le pays est mieux'.  C’est une caravane qui bénéficie de l’appui financier de l’ambassade d’Allemagne en Côte d’Ivoire. L’objectif est de réduire la migration irrégulière à partir de la Côte d’Ivoire par l’information, la formation, la sensibilisation et surtout l’engagement citoyen", dit-elle.

Corps de migrants au large des côtes de Djibouti, le 30 janvier 2019
Corps de migrants au large des côtes de Djibouti, le 30 janvier 2019Image : Getty Images/AFP

Gislain Danho, coordonnateur de cette caravane, a relaté au cours d’une conférence les dures réalités des migrants. Avant d’encourager les élèves présents à renoncer à cette aventure à risque et surtout à bien travailler à l’école.

"Il n’est pas nécessaire de mourir en voulant aller en Europe. On peut aller en Europe de manière régulière. Les portes sont ouvertes. Il y a des conditions à remplir. Le visa ne coûte pas cher. Mais, en même temps, c’est pour leur dire : l’Europe ce n’est pas le paradis. Le paradis il est là où on est. On peut bien vivre ici et on peut avoir un emploi", estime Gislain Danho.

Des migrants dans le désert au Niger en janvier 2019
Des migrants dans le désert au Niger en janvier 2019Image : Getty Images/AFP/S. Ag Anara

Message bien reçu

A la fin de cette étape de Yopougon, le message semble avoir été perçu, selon les propos des élèves que nous avons interrogés.
"Moi, j’ai retenu de cette conférence que notre eldorado c’est ici. Nous n’avons pas besoin d’aller ailleurs pour avoir la satisfaction que nous pouvons avoir dans notre propre pays", dit un jeune élève. Et à un autre d'ajouter, "Je voudrais dire à mes frères et sœurs ou à mes tontons de ne pas faire de l’immigration irrégulière, parce qu’il y a déjà beaucoup de morts et il y a aussi beaucoup de gens qui sont vendus comme esclaves."

Le reportage de notre correspondant à Abidjan

L’ambassadeur allemand Ingo Herbert, qui était aussi présent à cette cérémonie de Yopougon, a expliqué l’implication de l’Allemagne dans un tel projet.

"On a soutenu cette caravane de sensibilisation contre l’immigration irrégulière parce que c’est un phénomène triste pour l’Europe, pour l’Allemagne, de voir tant de jeunes qui essaient à travers ce voyage mortel d’arriver en Europe au lieu de choisir d’avoir un impact dans leur pays en s’investissant en interne", dit le diplomate allemand.

Cette caravane nationale a choisi d’aller au contact de la jeunesse afin de la décourager de ces aventures à hauts risques et sans issues. 

L’ONG Réalic doit encore parcourir dans les jours à venir d’autres localités du pays à la rencontre d’autres jeunes ivoiriens.

Vue aérienne sur Abidjan, le pont de Cocody et le stade de football
Julien Adayé Correspondant en Côte d'Ivoire pour le programme francophone de la Deutsche Welle@AdayeJulien