Côte d'Ivoire : Alassane Ouattara élu avec 94,27%
3 novembre 2020Selon les résultats provisoires de la présidentielle du 31.10, le président sortant, Alassane Ouattara est réélu dès le 1er tour avec un score de 94.27% des voix.
Le président ivoirien Alassane Ouattara, 78 ans, a été réélu pour un troisième mandat controversé avec 94,27% des voix, dès le premier tour, selon les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) ce mardi (03.10) à l'aube.
Le taux de participation est estimé à 53,90% et le nombre d’inscrit est passé de 7.495.082 à 6.066.441 inscrits, selon la CEI.
Le président sortant, Alassane Ouattara a donc recueilli 3.031.483 de voix sur un total de 3.215.909 suffrages exprimés à ce scrutin marqué par des violences meurtrières.
Piètres scores
Selon les scores annoncés par la CEI, le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin arrive en deuxième position avec 1,99% des voix, devant les deux autres candidats qui avaient appelé au boycott, mais qui ont tout de même obtenus des suffrages. L'ancien président Henri Konan Bédié termine 3eme avec 1,66% et l'ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan 4eme avec 0,99%.
La Commission électorale indépendante a trois jours pour transmettre ces résultats au Conseil constitutionnel, qui a sept jours pour les valider.
Résultats contestés
Ces résultats ont été proclamés dans un climat très tendu.
L'ancien président Henri Konan Bédié a été désigné par ses pairs de l'opposition pour diriger un Conseil national de transition. Selon l'opposition, cet organe créé ce lundi 2 novembre 2020 va conduire le pays à l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle.
"Les partis politiques de l'opposition notent que 90% de l'électorat de ce scrutin soit la majorité des ivoiriennes et des ivoiriens a rejeté la candidature illégale et anticonstitutionnelle du président sortant Alassane Ouattara. La liste électorale truffée d'irrégularités, les décisions iniques du conseil constitutionnel du 14 septembre 2020 invalidant certaines candidatures", note Pascal Affi N'Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) et porte-parole des candidats de l'opposition à la présidentielle du 31 octobre dernier.
C’est pourquoi, au "regard de ce qui précède, tirant les conséquences de la vacance du pouvoir exécutif avec la fin du mandat présidentiel de monsieur Alassane Ouattara et la non tenue d'une élection crédible, considérant que le maintien de monsieur Alassane Ouattara en qualité de chef de l'état est susceptible d'entraîner la guerre civile, les partis et les groupements politiques de l'opposition annoncent la création ce jour du Conseil national de transition."
Enfin, selon l’opposition, "le Conseil national de transition est présidé par monsieur Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA et de la plateforme CDRP. Le conseil national de transition a pour mission de : Préparer le cadre de l'organisation d'élection présidentielle juste, transparente et inclusive. Mettre en place dans les prochaines heures, un gouvernement de transition. Convoquer les assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive en Côte d'Ivoire".
Résidences attaquées
Plus tard dans la soirée, les domiciles des principaux leaders de l'opposition dont Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Mabri Toikeusse de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (UDP), de Pascal Affi N'Guessan et d'Assoa Adou du Front populaire ivoirien ont été attaqués simultanément à la mitraillette et à la grenade pendant un peu de plus de 45 minutes. Ces attaques viennent augmenter la peur de la population et détériorer un peu plus le climat de méfiance entre les communautés.