Côte d’Ivoire : 20 ans de prison pour Laurent Gbagbo
19 janvier 2018Laurent Gbagbo, actuellement détenu à Haye, et ses anciens collaborateurs, dont celui qui fût son Premier ministre, Gilbert Aké N’Gbo, ont été condamnés dans le cadre de l’affaire du "braquage" de l’Agence nationale de la BCAO, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Les faits incriminés remontent à la période de la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011. Les avocats des prévenus dénoncent une décision judiciaire "inique" et "injuste". Selon eux, Laurent Gbagbo, actuellement détenu à la Haye, n’a pas du tout été informé de la tenue de ce procès.
"Une justice aux ordres"
"On attend plus rien de la justice Ivoirienne, qui malheureusement est aux ordres. Ce sont des condamnations complètement iniques. Le président Laurent Gbagbo est tout sauf un délinquant ou un braqueur", s'indigne Maître Habiba Touré, l’une des avocates de l’ancien président Ivoirien. "Tout le monde reconnait aujourd’hui que ce n’est pas quelqu’un qui s’est enrichi sur le dos du pays. Sinon, on n’aurait pas reconnu son indigence au près de la CPI. Le jugement ne fait que finalement signé le caractère complètement fantaisiste, malheureusement, des décisions rendues en Côte d’Ivoire", poursuit-elle.
Procès équitable
Comme on pouvait s’y attendre, les partisans du président Allassane Dramane Ouattara ont jubilés après le prononcé du verdict. Surtout que c’est l’Etat de Côte d’Ivoire, dirigé par Alassane Dramane Ouattara, qui a porté plainte dans cette affaire."La Banque centrale de l’Afrique de l’ouest est une institution sous-régionale, et s’attaquer à une institution pareille est un fait extrêmement grave. Dire que la justice est aux ordres, c’est de la mauvaise foi. Sous n’importe quel ciel du monde, si un acte pareil était commis, il serait sanctionné de la même manière", s’est réjoui, le député du RDR au pouvoir, Sangaré Yacouba.
La justice a délivré un mandat d’arrêt international contre Laurent Gbagbo et son ancien ministre du Budget, Koné Katinan, qui vit en exil. Les trois condamnés doivent solidairement payer une amende de 329 milliards FCFA, environ 502 millions d’euros. Une condamnation suspensive puisque leurs avocats ont annoncé leur intention d’interjeter appel.
Toutefois, ce n’est pas la première fois que Koné Katinan est visé par un mandat d’arrêt de la justice ivoirienne. En août 2013, il avait échappé à une extradition à Abidjan, par la justice ghanéenne, à l’issue d’une longue procédure judiciaire.