L'engagement de la jeunesse africaine contre le terrorisme
22 mai 2023Le forum de Ouagadougou a été placé sous le thème : "Paix et sécurité au Sahel, les jeunes en avant garde", dans un contexte de multiplication des attaques terroristes au Sahel.
Venus du Mali, du Niger, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana pour ne citer que ces pays, les jeunes ont répondu à l’appel de l’association pour la promotion de l’intégration africaine au tour du premier forum international de la jeunesse africaine de Ouagadougou.
Face à la recrudescence des attaques terroristes dans le Sahel, agir est devenu nécessaire, d’où l’organisation du forum international de la jeunesse africaine pour la paix et la sécurité au Sahel. Il marque le début d’un engagement de la jeunesse africaine pour changer les choses dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. En répondant massivement à cette rencontre de Ouagadougou, les jeunes disent vouloir fédérer leurs énergies pour transformer la mentalité de la jeunesse africaine pour leurs implications réelles dans la consolidation d’une société de paix et de sécurité.
"Vous savez que le Togo aussi est touché par le terrorisme, c’est un problème qui commence par grandir. Quand on parle d’une nation forte, on parle d’une jeunesse forte. Quand on parle d’un continent fort, on parle aussi d’une jeunesse forte. Les jeunes ont leur part de responsabilité tout comme les gouvernants. Les jeunes aujourd’hui utilisent les réseaux sociaux et à travers les réseaux sociaux, nous pouvons faire un changement de mentalité à travers nos messages sur la lutte contre le terrorisme et établir des petites cellules qui vont aider les autres qui n’ont pas accès aux réseaux sociaux à avoir des solutions", affirme Lyna Tchedre du Togo. Elle est ambassadrice du Global youth leader forum et promotrice internationale de paix.
Jeunesse africaine, cible du djihadisme
Aujourd’hui, la jeunesse africaine est la cible privilégiée des groupes armés terroristes. La preuve, ils identifient les jeunes au chômage en leur proposant des revenus. C'est l’une des causes de l’enrôlement des jeunes au sein des groupes armés terroristes.
Moussa Pape, élu local de la ville de Dakar au Sénégal, trouve que la solution pour empêcher les jeunes africains à s’enrôler dans le terrorisme n’est pas seulement militaire et politique.
Il explique que "pour contribuer à améliorer la situation, il faudra une conjonction de nos efforts pour avoir des armées sûres. Mais il ne faut pas se pencher sur les solutions politiques et armées mais encourager les solutions communautaires. Faire des rencontres de sensibilisation auprès des populations, mais surtout les jeunes parce que les jeunes sont la plus grande frange de la population qui sont victimes d’enrôlement."
Éviter la propagande
Abdoul Razahougou Déné, président du club pour la promotion de la coopération sino-burkinabè, appelle à éviter d’être des relais des terroristes, en quelque sorte des relais de leur communication de propagande.
"Moi personnellement j’ai pris cette résolution depuis 2017. J’ai décidé de ne plus communiquer sur les actions des terroristes parce qu’en le faisant, je ne le fais pas pour le bien de mon pays mais au contraire, je communique pour les groupes terroristes. Il faut qu’ensemble, on ait une vision sur la communication qu’il faut mener", témoigne Abdoul Razahougou Déné.
Meilleur avenir
Selon les initiateurs du forum international de la jeunesse africaine de Ouagadougou, ce rendez-vous est une opportunité pour garantir un meilleur avenir pour les sociétés africaines en apportant des solutions concrètes.
"L’objectif était vraiment de créer une plateforme internationale d’échange entre les jeunes des différents pays africains afin de réfléchir sur les différentes thématiques qui concernent nos différents pays. On convient que le contexte sécuritaire burkinabé est inquiétant et on s’est dit qu’il faut que les jeunes aussi agissent", soutient Billy Hassane Ouattara, président du comité d’organisation.
Les jeunes représentant le Mali, le Niger, le Togo, le Ghana, le Tchad et le Sénégal ont formulé dix engagements au regard de la dégradation de la situation sécuritaire qui impacte la vie socio-économique et politique.
Ils se sont engagés à agir en faveur du vivre ensemble, à renforcer la culture de l’intégrité et à promouvoir la paix et la sécurité en menant des actions de plaidoyer.