Gilbert Diendéré plaide non coupable
9 novembre 2021Accusé d’attentat à la sûreté de l’État, complicité d’assassinat, recel de cadavre et subornation de témoin, le général Gilbert Diendéré semble le plus à l’aise des 12 accusés du meurtre de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons. Droit dans ses bottes, il plaide non coupable et affirme qu’il avait en guise de responsabilité d’assurer la sécurité à l’extérieur du Conseil de l’Entente ou le président a été abattu. C’était, déclare-t-il à la garde rapprochée de Thomas Sankara que revenait la mission de riposter.
Lire aussi : Procès Sankara : le suspens continue
Son avocat Me Kéré reste optimiste quant à l’issue du procès." Nous sommes sereins et le général Diendéré lui-même est serein. Vous l’avez vu à la barre. Pour la suite des débats de ce procès, vous verrez qu’il n’y est pour rien dans cette histoire " affirme l'avocat.
Une responsabilité indéniable
Pour Me Prosper Farama, avocat de la partie civile, la responsabilité du Gilbert Diendéré dans l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons reste indéniable. " Relisez, écoutez la déclaration de Blaise Compaoré. Il dit très clairement que des éléments de la garde du conseil dont leur premier responsable, Gilbert Diendéré, ont décidé de prendre les devants " précise t-il.
Lire aussi : Procès Thomas Sankara : ce sera sans Blaise Compaoré
Mieux selon toujours Me Prosper Farama, Gilbert Diendéré, après l’assassinat de Thomas Sankara aurait permis à Blaise Compaoré de consolider son pouvoir.
Selon lui " il ( Gilbert Diendéré) n’a peut-être pas appuyé sur la gâchette ; mais il a été le superviseur direct de toute ces opérations parce que les hommes qui ont agi étaient sous son commandement. Le lieu où les interventions ont eu lieu était sous sa garde, sous sa responsabilité. Après les évènements, plus important, il faut le noter, pour conforter le régime en place, c’est lui qui a pris toutes les dispositions nécessaires. "
Un régime d'exception
Un avis que ne partage pas Me Keré qui estime que le CNR, le Conseil National de la Révolution, instance dirigeante du pouvoir alors, était un régime d’exception emporté par un autre régime d’exception.
Lire aussi : Pétition pour que le procès Sankara soit filmé
" Après, il a fallu que de toutes façons qu’on puisse désigner un président pour assurer la continuité. De toutes les façons le CNR, parlons politique, était un régime d’exception remplacé par le front populaire, un régime d’exception. C’était en fait à la mode. Les contradictions peuvent maintenant se résolver par un débat démocratique. Avant, c’était à cout de billonnettes et à coup de kalachnikov. C’est ce qui s’est passé le 15 octobre 87 " selon lui.
Le général a par ailleurs révélé que Hyacinthe Kafando, présumé assassin en fuite de Thomas Sankara, aurait bénéficié de la complicité de l’ex-président de la transition, le général Yacouba Isaac Zida pour quitter le pays et échapper aux mailles de la justice.