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Au Burkina, la voie est dégagée pour Ibrahim Traoré

Charles Bako
14 octobre 2022

Au Burkina, le chef des putschistes a été désigné "à l'unanimité" président de transition jusqu'à une élection présidentielle prévue en juillet 2024.

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Des manifestants en vélo ou à moto près du centre Ouaga 2000
Sauf surprise, Ibrahim Traoré va conduire la transition à l'issue des assises nationales Image : Charles Bako/DW

Au Burkina Faso, les assises nationales sur la conduite de la transition avaient donné lieu à des rassemblements de manifestants ouvertement pro Russesce vendredi (14.10)

Ils avaient envahi les artères de la salle de conférence de Ouaga 2000, où se tiennent les travaux, pour soutenir le capitaine Ibrahim Traoré. Sa désignation comme président de transition ne faisant guère de doute, ce dialogue semble surtout avoir été organisé pour donner un semblant de légitimité démocratique au second putsch en neuf mois au Burkina Faso.

Idrissa Kaboré fait partie de ces manifestants. "On a assez souffert, on veut la paix, nos parents meurent. Comme l’a dit le président Ibrahim Traoré, au Burkina, tout est urgent. La patrie ou la mort, nous vaincrons", lance-t-il. 

Marcel Meda
Le capitaine Marcel Meda a représenté le chef des putschistes ce vendredi lors des assisesImage : Service d'information du gouvernement du Burkina Faso

Optimisme 

Les débats, plutôt agités, se passent assez bien selon Gilbert Ouédraogo, président de l’Alliance démocratique pour la fédération, rassemblement démocratique africain, "en plein examen des dispositions"

Même sentiment du côté de Harouna Kindo, président du Mouvement des intellectuels pour le développement, selon qui "les débats sont très houleux mais on peut dire qu’on va se comprendre"

Ecoutez le reportage à Ouagadougou

Le capitaine Ibrahim Traoré s’est fait représenter par le capitaine Marcel Meda. Les différents représentants présents à ces assises se penchent sur l’examen de la charte de la transition.   

Dans la salle, les débats se poursuivaient entre les acteurs en vue d'établir également une feuille de route sur la conduite de la transition.   

Les dés semblent jetés 

La tribune des Assises nationales de la transition à Ouagadougou
Ibrahim Traoré bénéficie de la confiance de la CédéaoImage : Service d'information du gouvernement du Burkina Faso

Daniel Zinsonni, invité spécial à ces assises, explique que le choix d’Ibrahim Traoré semblait être le seul envisagé pour la place de président de la transition. 

La rapidité avec laquelle il a été désigné au premier jour des débats, confirme ainsi l’impression que ces assises sont une manière de légitimer le coup d’Etat militaire.  

Pour Daniel Zinsonni, "on peut dire que c‘est une manière de légitimer. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. On essaie de légitimer parce que, c’est le même mouvement, dans son élan de rectification, de recadrage et de recentrage par rapport à l’objectif principal pour lequel ils avaient fait le coup d’Etat du 24 Janvier 2022."

Coopération avec la Russie

Vendredi dernier, plusieurs centaines de jeunes burkinabè ont manifesté hier après-midi à Ouagadougou pour soutenir le dirigeant du pays, après des rumeurs de contestations internes à l'armée. Les manifestants brandissaient des pancartes hostiles à la France et favorables à la Russie.

L’interview de Siaka Coulibaly

Selon nos informations, de groupes pro-russes auraient fait pression pour que le capitaine Ibrahim Traoré soit désigné président de la transition. Aussi, lors du vote à l’Onu, mercredi,  contre l’annexion illégale des territoires ukrainiens par la Russie, le Burkina Faso s’est abstenu. Quelle est la réelle ampleur de l’influence russe au Burkina Faso ?  Selon Siaka Coulibaly, analyste politique burkinabè, la majorité des jeunes plaident pour une coopération avec la Russie.

Charles Bako Correspondant au Burkina Faso pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais