Violences policières avant les JO
2 août 2016Il y a quelques jours, Amnesty International a déposé quarante housses mortuaires, alignées les unes à côté des autres, devant le siège du Comité organisateur des Jeux olympiques, à Rio. Ces housses symbolisent les quarante personnes tuées par la police brésilienne, en mai 2016, dans la seule ville de Rio.
Une action choc, la dernière en date pour attirer l'attention du public sur les violences policières, imputées aux autorités brésiliennes dans la préparation de la grand-messe du sport mondial.
Dans son dossier de candidature, les autorités assurent que "les jeux serviront de catalyseur pour améliorer l'appareil de sécurité de la ville". Principale initiative: établir des unités de police implantées localement, dans les favelas – les quartiers pauvres et bidonvilles au cœur de la ville - les "unités de police pacificatrices". Selon Amnesty International, la politique volontariste a en apparence porté ses fruits, le taux d'homicide a diminué de près de 30%. Mais l'ONG de défense des droits de l'homme attire l'attention sur la hausse du nombre de personnes tuées par la police, particulièrement à l'approche des Jeux.
40 morts en mai 2016, c'est plus du double par rapport à l'année passée. Plutôt que la pacification, la police a opté pour la confrontation. Le ras-le-bol des habitants est grand, eux qui ont eu aussi à subir des expulsions: 67 000 personnes ont été déplacées, depuis 2009, d'après des statistiques fournies par la municipalité de Rio.
La favela de la Vila Autodromo, par exemple a été vidée de 90% de ses habitants. C'est là que se trouve maintenant le Parc olympique.
Une alliance pour le Sport et les Droits ou SRA, une coalition d'ONG exige du Comité olympique d'inclure dans le contrat proposé aux villes hôtes d'événements olympiques, une clause liée aux droits humains. Même chose concernant la FIFA: L'alliance Sports et droits a déjà ses yeux braqués sur la Coupe du monde de foot 2022, au Qatar.