Biya investi président pour un sixième mandat
3 novembre 2011Au président réélu, la tâche ne s’annonce pas facile pour ce nouveau septennat. Exemples de préoccupations recueillies dans la rue à Douala, capitale économique du Cameroun, jeudi matin : "Ce que nous attendons franchement, c’est que les grandes réalisations soient faites, c’est que les projets qu’il a entrepris aillent jusqu’au bout. Nous y croyons et nous espérons que cette fois-ci pour une énième fois, nous ne serons pas déçus"
Un autre citoyen camerounais poursuit : "Du prochain septennat, on attend des grands changements, et qu’on essaie vraiment de trouver de l’emploi aux jeunes, pour essayer de diminuer le chômage."
Expert au regard pointu sur les politiques économiques, Babissakana en poste à Yaoundé estime que Paul Biya devrait inverser la tendance du budget de l’Etat qui accorde jusqu’ici plus de part au fonctionnement qu’à l’investissement : "il faut inversee la façon d’allouer les ressources de l’Etat. Parce que jusqu’à 74% du budget de l’Etat est alloué au fonctionnement. Et 26% seulement à l’investissement."
Scepticisme
Paul Biya devra poursuivre la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics, sur le plan systémique. Dans son discours prononcé ce jeudi à l’Assemblée nationale, il semble en être conscient. Mais au regard de ce qui s’est passé jusqu’à présent, Babissakana reste sceptique : "Dès le moment où on a constaté que quelqu’un a mis en danger la fortune publique, il faut non seulement lui faire subir ce qu’il mérite, mais aussi faire tout pour récupérer les ressources de l’Etat. Ça ne doit pas rester à un certain niveau, et ça ne doit pas concerner que certaines catégories de personnes."
Après cette prestation de serment présidentiel, les Camerounais ont désormais les yeux rivés sur le Palais d’Etoudi, d’où ils attendent dans les prochains jours la formation du nouveau gouvernement.
Le vice-président du principal parti d'opposition camerounais, le Social democratic Front (SDF), a estimé que l'investiture de Paul Biya pour un sixième mandat était "un triste jour pour l'histoire du Cameroun".
Paul Biya a remporté la présidentielle du 9 octobre avec près de 78% des voix contre 10% pour son challenger et opposant historique John Fru Ndi du SDF.
Auteur : Henri Fotso
Edition : Konstanze von Kotze, Cécile Leclerc