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Fin du sommet du G7 en Allemagne qui déçoit sur le climat

Sandrine Blanchard | Avec agences
28 juin 2022

Bilan du sommet du G7 à Elmau, dans le sud de l'Allemagne. Les annonces ne convainquent pas les ONG.

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Fin du sommet du G7 à Elmau, en Bavière
Fin du sommet du G7 à Elmau, en BavièreImage : Sabine Kinkartz/DW

La guerre en Ukraine est devenue le lieu de rivalité entre les Occidentaux et la Russie, pour marquer leur pouvoir et leur influence. La Russie espère donner un coup dans la fourmilière et changer l'ordre politique du monde. Les démocraties occidentales se soudent pour faire face et cherchent à consolider leurs alliances en temps de crises multiples. Le sommet du G7 à Elmau, en Bavière, en Allemagne, en a été une nouvelle illustration. 

Les discussions, au dernier jour du sommet du G7 à Elmau, ont une nouvelle fois tourné essentiellement autour de la protection du climat, de la crise alimentaire mondiale, des risques de famine dans l'Est de l'Afrique et de la guerre en Ukraine.

Olaf Scholz après son adresse finale à la presse, à la clôture du sommet du G7
Olaf Scholz après son adresse finale à la presse, à la clôture du sommet du G7Image : AFP

Soutien à l'Ukraine, sanctions contre la Russie

Le bombardement d'un centre commercial ukrainien par l'armée russe, ce lundi 27 juin, non loin de Kiev,  a suscité un émoi tel que les dirigeants du G7 ont réitéré leur appui à l'Ukraine. Un appui militaire et financier. La reconstruction sera étayée par un plan accompagné d'une conférence internationale.

Olaf Scholz, chancelier allemand et hôte du sommet d'Elmau, en parle ainsi : "nous avons besoin d'un plan Marshall pour l'Ukraine. Il doit aussi être bien planifié et développé, c'est ce que nous avons entrepris de faire."

Sur le chapitre ukrainien, le G7 est parvenu à "l'unité des démocraties" espérée en amont par Olaf Scholz. Le chancelier a réaffirmé que "Poutine ne doit pas gagner cette guerre", d'où le nouveau train de sanctions décrété à Elmau, sur les chaînes d'approvisionnement et le matériel militaire. Emmanuel Macron résume la situation en ces termes : "Notre soutien à l'Ukraine et nos sanctions contre la Russie continueront aussi longtemps que nécessaire, et avec l'intensité nécessaire, dans les semaines et les mois à venir."

Le président français évoque des "crimes de guerre" commis par l'armée russe et promet que leurs auteurs devront rendre des comptes devant la justice ukrainienne et internationale.

Volodymyr Zelenski, le président ukrainien, a obtenu le soutien du G7
Volodymyr Zelenski, le président ukrainien, a obtenu le soutien réitéré du G7Image : Ukrainian Presidential Press Service via REUTERS

Crise alimentaire mondiale

Des efforts sont en cours pour permettre des exportations de céréales ukrainiennes et d'intrants russes et biélorusses pour remédier à la crise alimentaire mondiale.

Le ministère allemand de la Coopération se félicite des résultats du sommet du G7. "La présidence allemande a contribué de manière décisive à ce que ce sommet du G7 porte une forte empreinte de politique de développement", estime le ministère dans un communiqué qui salue "les nouvelles promesses de soutien à l'Alliance pour la sécurité alimentaire mondiale, d'un montant total de 4,5 milliards de dollars, auxquelles l'Allemagne participe à hauteur de 450 millions d'euros".

La plateforme de la société civile Venro fait part, elle, de son mécontentement après le sommet du G7. "Le plan d’aide à la sécurité alimentaire à hauteur de 4,5 milliards de dollars américains peut être positif“, estime le président de Venro, Mathias Mogge, mais, poursuit-il, "nous aurions souhaité, au-delà de l’aide humanitaire directe, que les problèmes liés au système alimentaire et au commerce mondial soient aussi abordés". Venro préconise notamment de développer des systèmes alimentaires nationaux qui permettent aux pays de ne plus dépendre des importations de produits alimentaires.

Réunion des chefs d'Etat ce mardi au château d'Elmau
Réunion des chefs d'Etat ce mardi au château d'ElmauImage : Stefan Rousseau/PA/empics/picture alliance

Un "Club climat" dès 2022

En revanche, côté climat, les annonces sont plus vagues : le G7 veut créer un "club climat". Il s'agit d'un forum intergouvernemental censé renforcer la coopération internationale en définissant une taxation commune sur le carbone et des règlementations uniformes sur l'hydrogène vert. Il doit être élargi aux membres du G20,  ainsi qu'à "d'autres économies en développement et émergentes", selon le communiqué final. Olaf Scholz assure que le G7 veut ainsi "assurer une responsabilité globale"… sans perdre les intérêts économiques de vue.

Le chancelier Olaf Scholz estime ainsi : "cela doit nous permettre de maintenir notre compétitivité et que la protection du climat devienne un avantage concurrentiel et non un inconvénient."

Sensibilisation au climat par le théâtre au Kenya

Pour sortir de sa dépendance au gaz russe, l'Europe envisage de miser sur les réserves de gaz qui ne sont pas encore exploitées en Afrique. Le Sénégal pourrait fournir du gaz liquide, et l'exploitation d'un nouveau gisement de gaz naturel au large de la côte ouest-africaine est déjà en discussion. Les livraisons de nickel russe pourraient être remplacées par des importations en provenance d'Indonésie. Un pays qui dispose en outre d'importants gisements de charbon.

Tout comme le chef d'Etat indonésien, Macky Sall, le président sénégalais, figurait parmi les invités du sommet, en tant que président de l'Union africaine.

Macky Sall a remercié par un tweet "les pays partenaires qui ont soutenu une transition climatique juste et équitable pour l'accès universel à l'électricité en Afrique".

Le chef d'Etat sénégalais a tenté à Elmau d'obtenir des soutiens dans son "plaidoyer pour l'octroi d'un siège" de l'Union africaine au sein du G20 "pour une meilleure prise en charge des intérêts du continent".

Manifestation anti-G7 aux Philippines
Manifestation anti-G7 aux PhilippinesImage : George Buid/ZUMAPRESS/picture alliance

Déception des écologistes

En revanche, des militants altermondialistes et écologistes ont fait part de leur déception après ce nouveau sommet, à l'instar de Friedericke Röder, qui dirige la branche allemande de l'ONG Global Citizen. Elle ne comprend pas que le G7 ouvre la porte à de nouveaux investissements dans les énergies fossiles et déclare même que les propositions du sommet sont "un pas en arrière et non un progrès". Pour elle, "cela signifie qu'Olaf Scholz a complètement perdu sa réputation de chancelier du climat, et c'est une grande déception".

La plupart des participants au sommet du G7 ont quitté la Bavière pour Madrid où ils participeront demain au sommet de l'Otan.