Au Bénin, la prochaine législature ne durera que trois ans
2 janvier 2023Dernière semaine de campagne pour les législatives du 8 janvier au Bénin. Outre le fait que ces élections seront inclusives, elles vont marquer l’entrée au Parlement d’au moins 24 femmes, soit près du quart des 109 députés.
Mais ces derniers ne vont exercer qu’un mandat de transition. Car les prochains parlementaires qui vont siéger à partir de février 2023 ne feront que trois ans, au lieu de quatre habituellement. Pourquoi ? Simplement parce que les autorités entendent organiser des élections générales dans trois ans.
Elections générales dès 2026
Ainsi, à partir de 2026, les électeurs béninois vont désigner le même jour, en janvier, leurs maires et leurs députés. Quelques mois plus tard, en avril, ils éliront leur président.
Marino de Souza, administrateur électoral indique sur la DW que "cela s’explique par le souci des autorités du Bénin de faire en sorte que les élections nous coûtent moins chères et ne nous prennent tout le temps".
"Nous avons eu des élections législatives en 2019, en 2020, nous avons eu des élections des conseillers communaux et en 2021, nous avons eu la présidentielle. On a l’impression qu’on passe tout le temps à organiser des élections", ajoute ce président d'une association africaine des professionnels du management des élections.
Les mandats du président, des députés et des conseillers communaux - qui élisent ensuite les maires - ont ainsi été harmonisés : ce sera cinq ans.
Les maires actuels ont ainsi d’ailleurs vu leur mandat prorogé. Au lieu de 2025, ce mandat prendra fin en 2026, en vue des élections générales prévues cette même année.
Elections législatives inclusives
Par ailleurs, tous les observateurs s’accordent aussi à dire que ces législatives sont les plus inclusives avec sept partis, dont trois se réclamant de l’opposition.
Pour le politologue Guillaume Moumouni, les législatives du 8 janvier prochain sont du coup inclusives.
"Avec l’introduction des partis de l’opposition, en plus de ceux de la majorité, nous sommes maintenant en face d’une compétition qui promet d’être plus ou moins ouverte. Cela signifie donc que, ne serait-ce que pour les députés de l’opposition, il leur faut absolument réunir les 10% pour siéger", estime sur la DW l'enseignant-chercheur en sciences politiques.
Les dernières législatives de 2019 marquées par des violences avaient enregistré l’absence de l’opposition. Le politologue Guillaume Moumouni s’attend à moins de violences aux législatives du 8 janvier 2023.