Banjul: retrait ou pas des troupes de la CEDEAO?
30 janvier 2017L'annonce du retrait progressif des troupes de la Cédéao est différemment appréciée par les Gambiens. Dans sa première conférence de presse depuis son retour dans son pays le président Adama Barrow, a relativisé l'information : "Il n'y a pas de délai fixe pour les troupes de la Cédéao en Gambie, ils sont ici pour accompagner le processus. Et je pense que quand on aura plus besoin d'eux, on va en parler. Et leur service prendra fin dans le pays."
Pour le commun des Gambiens, comme Maodo Sy, la nouvelle n'est pas la bienvenue. Il pense que la sécurité n'est pas assurée par le simple départ de Jammeh: "Jammeh est parti mais ses hommes sont toujours ici. En plus, on a besoin de faire le ménage de ses hommes." Nafi Diouf, 23 ans, est du même avis. Elle souhaite le maintien des troupes de la CEDEAO: "Franchement, je veux que les troupes restent jusqu'au retour définitif de la paix. Nous voulons la paix. On a beaucoup souffert, on était obligé de fuir sans le vouloir." Pape Dieng, mécanicien veut aussi que les militaires restent encore: Il ne faut surtout pas qu'ils partent. S'ils se retirent, il risque d'y avoir des problèmes. Je propose qu'ils restent et désinstallent le système que Jammeh a laissé sur place. L'armée, le service de renseignement, tout les complices. Je veux qu'ils restent pour un an, c'est mieux pour nous."
La CEDEAO doit trancher
Un officier sénégalais du contingent ouest africain nous a confié que les éléments sont sous les ordres de la Cédéao et qu'ils seront en Gambie jusqu'à la réception d'une instruction de départ. La sécurité du président Adama Barrow est encore assurée par les éléments de la gendarmerie nationale sénégalaise. Militaires et Gendarmes de la mission de la Cédéao occupent toujours les postes stratégiques du pays. Cliquez sur l'image pour écouter le reportage de Mamadou Lamine BA