Bénin: le retour de l'opposition au parlement
17 janvier 2023Seulement trois partis politiques sur les sept en compétition ont atteint la barre de 10% des suffrages requis pour siéger à la future Assemblée nationale qui comptera 109 députés pour le compte de la 9ème législature.
Il s'agit des deux partis de la majorité présidentielle, l’Union progressiste pour le renouveau (UP-R) et le Bloc républicain (BR) qui s'en sortent respectivement avec 53 et 28 sièges, puis du parti d’opposition les "Démocrates" qui a obtenu 28 sièges, s'assurant une base dans les discussions sur des dossiers brûlants.
Conformément au code électoral en vigueur au Bénin, les députés seront élus au suffrage universel direct au scrutin de liste à la représentation proportionnelle pour un mandat de trois ans, contre cinq auparavant, dans les 24 circonscriptions correspondant aux limites des départements que compte le pays. Seuls les partis qui ont recueilli plus de 10% des suffrages se sont répartis les 109 sièges, selon le système proportionnel.
Transition
Les 109 députés de la 9ème législature qui ont été élus à l’issue des législatives du 8 janvier 2023 ne feront qu’un mandat de 2 ans et 9 mois au lieu de quatre ans comme leurs prédécesseurs. Ils seront installés en mai prochain pour achever leur mandat en février 2026. Ce sera la législature la plus courte de l’histoire parlementaire depuis l’avènement du renouveau démocratique en 1990 au Bénin.
C’est la conséquence des réformes politiques controversées adoptées en 2019 à l’issue de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 et du Code électoral.
Ces réformes ont pour finalité l’alignement des élections générales (les communales, les législatives puis la présidentielle) à partir de 2026. Le président de la République, les députés, les conseillers municipaux et commun qui seront élus au terme des élections générales de 2026 auront tous un mandat de cinq ans, au terme d’une année électorale.Avec ces 28 députés, le parti "Les Démocrates" aura les moyens d'empêcher une révision constitutionnelle par la voie parlementaire en imposant la voie référendaire. Par ailleurs, les Béninois pourront revivre l'expérience de la participation de l'opposition au débat politique. C'est du moins l'analyse du juriste béninois Nourou-Dine Saka Saley.
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