Le sort des femmes de la campagne au Niger, dix ans après
22 décembre 2020Tamou, commune rurale située à une soixantaine de kilomètres de Niamey, dans la région de Tillabéry. Aux premières heures de la matinée, les femmes s'activent dans les travaux de maraîchage. Grâce à l'appui de l'État et de ses partenaires, la femme est devenue un pilier de la communauté et une actrice du changement dans cette région.
Une pauvreté réduite grâce au maraîchage
Ces dix dernières années, les femmes de Tamou ont bénéficié d'appuis multiformes en vue de leur autonomisation.
"Les femmes ont bénéficié de plusieurs types de formation dont celle qui a porté sur sa participation en politique, les femmes sont des véritables actrices du développement", explique Hadiza Moundjo, originaire de Tamou. "Elles sont devenues très actives dans les activités de maraîchage, beaucoup plus que les hommes. Les femmes sont devenues autonomes et nous remercions l'autorité pour toutes ses actions qui ont changé notre quotidien."
Dans un enclos, Mamou Dario, 42 ans et mère de cinq enfants, est en pleine séance d'arrosage de légumes. Elle est satisfaite du programme de l'Etat qui lui a permis de se familiariser avec les activités de maraîchage. Elle en est aujourd'hui reconnaissante.
"Avant, nous ne connaissions pas le maraîchage, mais grâce aux différentes formations, nous en sommes aujourd'hui fières car la pauvreté a été réduite grâce à cette activité", analyse Mamou Dario, contente de l'aide appportée par l'État nigérien. "Cet appui a aussi renforcé la cohésion des femmes, nous sommes très reconnaissantes et nous demandons encore d'autres soutien pour renforcer nos activités."
Certaines cherchent encore l'inspiration ailleurs
Si à Tamou, les femmes ont pu bénéficier de l'appui de l'État, à une quarantaine de kilomètres de là, le village de Diakindi est tombé aux oubliettes. Aucune réalisation n'a été faite par l'Etat pour alléger les souffrances des femmes. Elles se sont investi dans des activités génératrices de revenus sans l'appui du gouvernement. Les femmes du village se sont donc trouvé d'autres modèles d'inspiration.
"Ce qui nous a inspiré, ce sont les images des autres femmes que nous voyons à la télévision, ces femmes sont autonomes, elles ont des bœufs, des moutons et des charrettes pour transporter les produits de leurs maraichages", raconte Salamatou Bello, l'une d'entre elles. "Ça nous a servi de modèles et nous nous sommes engagés sans appui de qui que ça soit."
Au Niger, la situation de la femme rurale diffère d'une localité à une autre. Beaucoup reste donc à faire pour lutter efficacement contre la pauvreté de celle-ci. Un défi pour les nouvelles autorités qui doivent réduire les inégalités dans la répartition des programmes destinés aux femmes en général, et les femmes des campagnes en particulier.