Au meeting de campagne de Robert Mugabe
30 juillet 2013Rassemblés dans un stade, arborant les couleurs du parti, ils sont quelques dizaines de milliers à être venus acclamer Robert Mugabe. Après 33 ans passé au pouvoir, le héros de l'indépendance devenu dictateur jouit encore d'une certaine popularité.
Parmi ses supporters, ceux qui ont bénéficié de l'expulsion des fermiers blancs et de la redistribution des terres. Comme Basilyo Masungunye, un jeune homme venu assister au meeting, qui porte un t-shirt à l'effigie du président :
« Mon père a reçu une ferme. Et nous la cultivons depuis douze ans. J'ai roulé 150 kilomètres aujourd'hui pour être ici, à Harare. Parce que l'on m'a donné quelque chose. »
Un t-shirt protecteur
Mais certains semblent être présents avant tout parce qu'ils ont peur d'être associés à l'opposition. Si les intimidations sont très limitées en ce moment, personne n'a oublié les violences des dernières élections.
Cet homme à trouvé plus prudent de se procurer un t-shirt promotionnel : « Je voulais un t-shirt. Parce que si tu portes un t-shirt du parti, tu ne recevra pas de coups. Maintenant j'ai mon t-shirt, donc tout va bien. »
« Toutes nos entreprises ont fermé... »
Face à Robert Mugabe, l'opposant et actuel Premier Ministre, Morgan Tsvangirai promet le changement. Dans ses rangs, on accuse le président de 89 ans d'entraîner le pays à sa perte.
« En 33 ans, qu'a-t-il fait ? demande un opposant. Toutes nos entreprises ont fermé, la plupart des gens sont au chômage. On a confiance en Morgan Tsvangirai. C'est quelqu'un de neuf, de différent, qui peut amener le changement. »
L'opposition semble persuadée qu'elle peut remporter la victoire. Mais, Robert Mugabe a bien l'intention de s'accrocher à son siège. Et, avant même l'ouverture du scrutin, les allégations de fraude sont déjà nombreuses.
Outre le président, les Zimbabweens éliront aussi leurs députés et des représentants locaux lors de ces élections du 31 juillet 2013.