Au Gabon, la perte d’influence de l’ancien parti au pouvoir
28 août 2024Le Parti démocratique gabonais, le PDG, autrefois le parti dominant au Gabon pendant des décennies, a vu sa position considérablement affaiblie après la perte du pouvoir suite au coup d'Etat militaire du 30 août 2023.
De l’époque où le PDG régnait en maître sur la scène politique gabonaise, il ne reste aujourd’hui que le souvenir d’un passé glorieux, marqué par les 55 ans au cours desquels la famille Bongo a occupé le pouvoir.
Ce parti politique laisse aussi un souvenir amer dans la mémoire collective gabonaise.
Selon le sociologue politique Cyr Pavlov Moussavou, "le PDG est un ensemble de comportements et de pratiques anti-républicains qui ont été encouragés et entretenus dans ce pays durant plusieurs décennies et qui, malheureusement, continuent d’être en vigueur dans certaines administrations, parce que les nouvelles autorités de la transition n’ont pas fait de la restauration des mentalités leur cheval de bataille".
Crise identitaire
Le parti, autrefois fort de ses milliers de militants et de ses moyens financiers colossaux, est aujourd'hui en pleine crise identitaire. Les dissensions internes se multiplient, et plusieurs figures de proue ont quitté le navire, cherchant à s’adapter à la nouvelle donne politique.
Alors que le processus de transition politique au Gabon se poursuit, le PDG tente de trouver sa place. Mais cette place reste floue. Toutefois, certains estiment que le parti pourrait renaître de ses cendres à condition de s’adapter aux nouvelles réalités et d’engager une véritable réforme interne.
"Toute chose évolue, le parti a été créé en 1968 et il a fait son bout de chemin, note Cyrille Boungouendji, militant du PDG. Le 30 août dernier, les militaires ont pris le pouvoir. Nous estimons que pendant que nous sommes en transition, il est temps aussi qu’au niveau du parti, on parle de transition générationnelle."
En attendant, l’avenir du PDG reste incertain et la question demeure : ce géant déchu pourra-t-il un jour regagner la confiance des Gabonais ?