Areva et le Niger, quel partenariat ?
20 décembre 2013C’est dans le but d’en savoir un peu plus sur les négociations en cours entre le Niger et Areva que le Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab) s’est rendu en décembre en France. Le résumé d'Ali idrissa, coordonnateur du Rotab, est sans appel : le partenariat Niger Areva est loin d’être gagnant-gagnant.
Le Niger perdant
« Areva a eu à extraire plus de 114.000 tonnes d'uranium sur notre territoire, avec une valeur d'exportation de 2.300 milliards de francs CFA. Le Niger n'a pu en engranger que 300 milliards. Et avec les millions de déchets toxiques laissés à l'air libre dans la région, l'uranium ne contribue qu'à rendre malade le peuple nigérien. » Ali Idrissa appelle le Niger à faire en sorte que les conventions futures lui assurent un revenu suffisant pour son développement.
La rencontre du Rotab avec Areva lui a également permis de savoir que le géant du nucléaire ne compte pas satisfaire la demande du Niger. « Il n’est même pas question pour eux d'accepter que le Niger applique le code minier nigérien de 2006. Areva a répondu que si on leur appliquait ce code, les societés seraient en danger. Elle a même poussé le culot en nous disant qu'Areva est au Niger par solidarité et non pas parce que c’est rentable. Vous voyez l’arrogance de cette compagnie ? »
Des négociations opaques
Le Rotab dénonce également l’opacité des négociations censées revisiter les rapports entre Areva et l’État du Niger. « Le gouvernement nigerien n'est pas transparent. S'il l'était, il publierait l’audit commandé sur la Somair et la Cominak. Quand on demande à Areva, ils disent qu’ils n’ont aucun problème à rendre public cet audit et que c’est le gouvernement nigérien qui bloque. Nous appelons notre gouvernement à être transparent avec son peuple. »
Selon des sources digne de foi, les négociations entre l'État nigérien et Areva pourrait être prolongées de trois mois.