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Après 70 ans de vie, l'Otan en quête d'un nouveau souffle

3 décembre 2019

Les Etats membres veulent donner à l'alliance militaire, plus d'autonomie financière et préserver le multilatéralisme face à la menace russe en Europe de l'est. Les discussions s'annoncent chaudes.

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Brüssel | NATO Treffen in Brüssel
Le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et les ministres des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian (gauche) et allemand Heiko Maas (droite)Image : Reuters/F. Lenoir

"Dialoguer avec la Russie dans un mouvement d’ensemble"- Wolfgang Ischinger

L'Otan est-elle en mesure de remplir sa mission, 70 ans après sa création ? La question qui divise sera présente lors de ce sommet de l'organisation. D'après le président français Emmanuel Macron, dont le diagnostic a été contredit par Berlin, l'Otan serait dans un état de "mort cérébrale".

Dans un contexte de désengagement des Etats-Unis, et d'une pression croissante sur le montant des dépenses militaires, le président français souhaite en effet plus d'autonomie des Européens en matière de défense.

Critique vis-à-vis de la démarche du président français, Jan Techau, directeur Europe du "German Marshall Fund" trouve cependant que la préoccupation exprimée est pertinente. "La grande question est de savoir si les Européens veulent prendre en main leur propre sécurité. Et en s'exprimant de la sorte, le président Macron voudrait amener les autres à sortir de leur réserve", soutient-il.

 

Nato-Hauptquartier in Brüssel
Image : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

Vide stratégique

En première ligne face à la Russie, les pays d'Europe de l'est misent sur les Etats-Unis pour les protéger. A ce vide stratégique de l'Otan s'ajoutent des décisions unilatérales comme l'offensive de la Turquie en Syrie, lancée sans consultation préalable, tout comme la décision de retrait des troupes américaines du nord de la Syrie.

Pour résoudre ces problèmes et surtout minimiser la menace russe à l'est, plusieurs options sont sur la table. L'augmentation par exemple des contributions au budget de l'Otan et l'ouverture de négociations avec Moscou.

Wolfgang Ischinger, secrétaire général de la Conférence de Munich sur la sécurité pense qu'il n'est pas dans l'intérêt des Européens, "ni sur le plan politique, ni sur le plan militaire, de laisser durer le conflit avec la Russie. Mais toute initiative prise au sein de l'Otan devrait associer les pays membres de l'est. Et je pense que c'est aussi la stratégie de l'Allemagne, du moins telle qu'elle a été annoncée par la chancelière. Dialoguer avec la Russie oui, mais dans un mouvement d'ensemble".

Au-delà des questions financières, le sommet de l'Otan devrait se consacrer à d'autres sujets comme la conquête spatiale ou encore les relations avec la Chine.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum