Annegret Kramp-Karrenbauer renonce à la chancellerie
11 février 2020Le cataclysme politique en Thuringe, où la CDU et l'extrême droite ont pour la première fois voté ensemble pour porter à la présidence de la région un candidat libéral, a constitué le coup de grâce pour la dauphine d’Angela Merkel.
Selon la Tageszeitung, Annegret Kramp-Karrenbauer n'a pas seulement échoué à cause de la débâcle d'Erfurt. "Elle était la candidate préférée d'Angela Merkel - et cela s'est avéré être une situation de double contrainte presqu'impossible à gérer", juge le quotidien de Berlin.
AKK devait poursuivre la voie libérale de Merkel mais aussi incarner autre chose, quelque chose de plus conservateur. Une exigence beaucoup trop complexe pour elle, estime la Taz.
Un échec partagé
Mais ce sont les membres de l’AfD qui doivent être en train de rire aux éclats, lance de son côté la Süddeutsche Zeitung.
"Le parti d’extrême droite a réussi par une manœuvre cynique au sein du parlement du Land de Thuringe à provoquer beaucoup de chaos et de troubles au sein du plus grand parti."
Toutefois, précise le journal de Munich, AKK n’est pas la seule responsable de son échec : "C’est l’échec de toute la CDU car pendant des décennies, les chrétiens-démocrates ont esquivé la question de savoir qui ils voulaient être dans un monde en mutation rapide."
La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle qu’il n’a pas été facile pour AKK d’être à la tête de la CDU.
"Sa courte victoire sur Friedrich Merz il y a plus d'un an, l'empêchait déjà d'agir en position de force", indique la FAZ. En plus de cela, l’héritage de l’ère Merkel était trop lourd à porter.
Sur son site internet, die Welt note qu’elle « elle était une présidente faible et, de ce fait, son retrait est peut-être arrivé juste à temps pour les prochaines élections fédérales prévues fin 2021 ».
Autre sujet dans la presse allemande : le coronavirus et sa propagation
Der Spiegel s’intéresse particulièrement à l’efficacité du port de masques : "Cette protection réduit le risque que des gouttelettes de salive de la personne malade se retrouvent dans l'environnement et infectent d'autres personnes en toussant ou en éternuant".
Cependant, indique le magazine, se basant sur l’institut Robert Koch, il n'y a pas suffisamment de preuves que les protections buccales et nasales réduisent de manière mesurable le risque d'infection.
Le Handelsblatt pour sa part évalue le risque économique de la propagation de cette pneumonie virale : "Aujourd'hui, le virus frappe une économie chinoise déjà affaiblie qui croît plus lentement qu'il y a 30 ans, et le commerce mondial qui croît plus lentement qu'il y a 10 ans."
"Ce qui rend la crise encore plus dangereuse, ajoute le journal, c'est le poids beaucoup plus important de la Chine dans le monde aujourd'hui : alors qu'après le tournant du millénaire, le pays contribuait à hauteur de 4% à la production économique mondiale, il en représente aujourd'hui près de 15%."