1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW
SociétéAllemagne

Allemagne : pénuries d'enseignants en crèche

31 juillet 2023

Demain (01.08.2023), cela fera 10 ans que les enfants de moins de trois ans ont le droit d'obtenir une place en crèche, en Allemagne. Mais la réalité est souvent différente, faute de puériculteurs.

https://p.dw.com/p/4UbkZ
Photo prise à travers la vitre d'une porte de classe de crèche avec des enfants et des puéricultrices en arriére-plan et, en premier plan, un panneau est visible sur la porte : "Chers parents, à partir d'ici, on se débrouille tout seuls. Merci!"
D'après une étude de la fondation Bertelsmann, publiée l'an dernier, il manquerait 384.000 places dans les crèches en 2023.Image : Frank Hoermann/SVEN SIMON/picture alliance

En Allemagne, chaque enfant de plus de 1 an a le droit, en théorie, à une place en crèche, depuis 2013. Mais la réalité est souvent différente : les listes d'attente sont longues, et même quand une place est finalement obtenue, elle se trouve parfois à l'autre côté de la ville et l'établissement manque la plupart du temps d'encadrement adapté aux plus petits.

D'après une étude de la fondation Bertelsmann, publiée l'an dernier, il manquerait environ 384.000 places dans les crèches pour les enfants, en 2023. Le plus gros déficit se montre en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Land de l'ouest du pays, qui est le plus peuplé.

Kita pour tout le monde ?

Le droit légal de 2013 pour une place en crèche pour les moins de trois ans a empiré la pénurie de personnel, selon Gerhard Brand, président fédéral de l'Association pour l'éducation et la formation.

"Nous avons dit à l'époque que si l'on prenait cette décision, il fallait aussi faire en sorte que le personnel nécessaire soit formé, déclare Gerhard Brand. Et nous avons vu que les communes ne se sont pas du tout préoccupées de cette question. On a mis en place un accueil pour les enfants de moins de trois ans, on a créé des locaux et on a essayé de faire face à la demande de personnel que l'on a formé seulement pendant l'année en cours, et c'était bien sûr totalement raté", estime-t-il.

Des sacs à dos d'enfants accrochés à une paterre dans une école
Le droit à une place en crèche, moins facile dans la réalité que sur le papierImage : Christian Bark/dpa-Zentralbild/picture alliance

La qualité de l'encadrement

La loi a tout de même permis aux parents - souvent les mères, de retourner travailler, précise Gerhard Brand. En réalité, ce sont 95 % des enfants de plus de trois ans qui réussissent à obtenir une place - après avoir patienté sur de longues listes d'attente de six à neuf mois.

Cependant, c'est la qualité de l'éducation de la petite enfance qui préoccupe. Pour que le droit à une place en crèche soit respecté, les classes sont agrandies. Les experts en éducation plaident pour que les puériculteurs s'occupent de sept enfants maximum à la fois, pour les enfants de plus de trois ans. En réalité, un enseignant s'occupe de plus de 12 enfants. Cette situation ne permet pas aux enfants de recevoir des bases d'éducation nécessaires à sa scolarité future, selon Gerhard Brand.

De jeunes adultes assis en cours pour un examen du baccalauréat en Basse-Saxe (illustration)
Faut-il rémunérer la formation du personnel de puériculture pour davantage recruter?Image : Hauke-Christian Dittrich/dpa/picture alliance

Le changement démographique

Aujourd'hui, l'Allemagne compte le double de puériculteurs de leur nombre il y a quinze ans. Mais les efforts pour recruter davantage de personnel ne sont pas suffisants, selon Kathrin Bock-Famulla. Elle est experte en éducation de la petite enfance à la fondation Bertelsmann :

"En raison du changement démographique en Allemagne, surtout dans les régions de l'Ouest, nous voyons que le nombre de places nécessaires va continuer à augmenter. C'est donc à la politique de mettre des mesures en œuvre immédiatement. En même temps, des mesures sur le long terme sont également nécessaires, car la formation du personnel prend beaucoup de temps", déclare Kathrin Bock-Famulla.

Selon elle, une mesure concrète pourrait être de rémunérer la formation du personnel de puériculture dans toute l'Allemagne afin d'attirer davantage de main-d'œuvre.