En Allemagne, l’empreinte écologique prend le dessus
2 mai 2024Cette année, il a fallu seulement quatre mois à l'Allemagne pour consommer tout ce que la nature est en capacité de régénérer en une année, selon les données, publiées par l'ONG Global Footprint Network, se basant sur des comptes nationaux d'empreinte carbone et de biocapacité.
Cela signifie que du 1er janvier au 2 mai, la population allemande a consommé, autant de ressources naturelles que la terre n'en renouvelle en une année, par personne. C'est le "Overshoot Day".
"Ça veut dire qu'à partir du 3 mai, en Allemagne, l'on va commencer à utiliser davantage de ressources et produire davantage de déchets qu'il n'est raisonnable de demander à la terre d'en fournir", a expliqué Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'Onu sur la grande pauvreté dans le monde.
Et d’après Olivier De Schutter, "certains modes de vie dans les pays les plus riches, les plus industrialisés, amènent à ce que l'on utilise encore beaucoup plus de ressources par personne", a expliqué Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'Onu sur la grande pauvreté dans le monde.
Freiner le réchauffement climatique
Les facteurs conduisant au déficit écologique sont nombreux : le déboisement des forêts, la dégradation des sols ou encore la surexploitation des mers. L’humanité consomme davantage de ressources naturelles qu’elle n’est en mesure de fournir durant une année.
"Cela montre que, si l’on y regarde bien, l’Allemagne a fait trop peu ces dernières années et décennies pour freiner le réchauffement. Nous avons connu, pour ainsi dire, un pic d'émission en Allemagne il y a environ 14 ans. Nous avions une consommation équivalente à environ 3,3 terres. Cette tendance a un peu baissé, nous sommes à environ trois et c'est trop lent", a déclaré Stefan Küper, chargé de communication de l’ONG allemande, Germanwatch à Bonn.
Les pays développés ne sont pas les seuls consternés. Nombre de pays en développement comme le Niger, le Nigéria ou le Sénégal, notamment les pays du Sahel, sont en déficit écologique permanent.
En revanche, le Gabon, les deux Congo ou encore la Centrafrique, qui abritent une bonne partie du bassin forestier du Congo, ont des réserves de biocapacité. C'est-à-dire que leur empreinte écologique est largement inférieure à leur biocapacité.