Adhésion de la Turquie à L´union européenne
7 octobre 2004L´Allemagne abrite la plus grande communauté Turquie en Europe : 2 millions de personnes. Pas étonnant donc que le sujet passionne ici. Et ce sera le cas au moins jusqu´en décembre prochain, à l´heure où les chefs de gouvernements de l´Union européenne devrait avaliser l´ouverture des négociations. Il y a peu de chance que ce ne soit pas le cas, selon la Frankfurter Rundschau qui prédit par ailleurs que les discussions mèneront à un constat : l´adhésion n´est pas la meilleure solution.
Ankara d´ailleurs en est conscient affirme la Tageszeitung de Berlin reprenant les termes d´un politicien Turc : « entre jeter un galet dans l´eau ou un rocher il y a une différence ». La Turquie sait pertinemment que son entrée dans l´union ne peut répondre aux même critères que celle de la Croatie par exemple précise le journal. Et ce malgré son exigence purement réthorique d´être logé à la même enseigne.
L´autre journal berlinois Die Welt s´exprime lui plus catégoriquement. La Turquie n´est pas prête pour une adhésion. La recommandation de Bruxelles pour une ouverture des pourparlers est certes une main tendue vers le postulant. Mais c´est à son tour de jouer. Le premier ministre Erdogan peut s´insurger avec autant de véhémence contre les amendements de l´Union : elle n´a pas besoin de la Turquie. C´est le contraire. C´est Ankara qui est candidat, un candidat qui doit prouver qu´il est apte à rejoindre l´Europe.
L´Europe qui hier a connu un jour noir. Ainsi commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung le résultat du rapport de la commission. Le projet historique d´une Europe unifiée, cette vision née dans les années 50 d´un siècle entamé par deux guerres mondiales, à pris fin. Qu´on le veuille, ou que l´on considère que c´est inévitable, au regard d´un monde désormais libéré de la guerre froide. Il faut être franc : il ne s´agit pas d´une ouverture de l´Union Européenne mais bien de sa transformation.