Récemment, la Turquie et la Somalie ont signé un important accord de défense et de coopération économique.
Dans le cadre de ce pacte de dix ans, la Turquie contribuera à la défense du long littoral somalien et à la reconstruction des forces navales de ce pays fragile de la Corne de l'Afrique.
"Nous aiderons la Somalie à développer ses capacités à lutter contre les activités illégales et irrégulières dans ses eaux territoriales", a déclaré un fonctionnaire du ministère turc de la défense sous couvert d'anonymat.
"Grâce à cet accord, la Turquie contribuera à la récupération des ressources naturelles à l'intérieur des frontières maritimes de la Somalie", déclare pour sa part Yunus Turhan, analyste des relations entre la Turquie et l'Afrique à l'université Haci Bayram Veli d'Ankara.
Le gouvernement somalien espère que l'accord renforcera sa capacité à lutter contre des menaces telles que la piraterie et le terrorisme, mais aussi, plus précisément, contre "l'ingérence étrangère".
Certains experts pensent le contraire, d'autant que cet accord survient après celui passé entre l'Ethiopie et le Somaliland, qui a fortement déplu à la Somalie.
"Le nouvel accord signifie que le type de contrôle que la Turquie exercera en Somalie est désormais étendu et illimité [...]. Cela crée beaucoup de conflits", pense par exemple Mohamed Gaas, un analyste qui dirige l'Institut de recherche sur la paix Raad, un groupe de réflexion à Mogadiscio, en Somalie, qui poursuit : "En tant qu'Africains, nous sommes préoccupés par le fait qu'un pays européen puisse avoir ce type d'influence ou de pouvoir militaire dans la Corne de l'Afrique".
Droits et Libertés est une émission préparée, produite et présentée par Sandrine Blanchard
Avec un merci cette semaine à Isaac Mugabi et Gülsen Solaker