A Bruxelles, la crise est sur toutes les lèvres
19 mars 2009Le Sommet des chefs d’état de l’Union, l’un des quatre grands rendez-vous européens, se tient cette semaine à Bruxelles et à cette occasion donc, les 27 devraient finaliser leur position avant le sommet du G20 qui va se tenir le 2 avril à Londres. Paris et Berlin ont durci leur position dans une lettre commune adressée aux chefs d’état et de gouvernement, un courrier dans lequel ils appellent à « des résultats concrets pour le renforcement de la régulation financière internationale. » Avec en ligne de mire : un contrôle renforcé sur les hedge funds. En revanche, les leaders européens devraient rejeter les appels à une aide fiscale plus importante. Là encore, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont estimé, toujours dans leur courrier commun, que « avec plus de 400 milliards d’euros, l’Europe est aux avant-postes dans la lutte contre la récession. » En clair : c’est suffisant pour l’instant.
Ce n’est pourtant pas l’avis de la Commission qui, par la voix du commissaire à l’emploi et aux affaires sociales, Vladimir Spidla, a rappelé qu’il fallait faire plus encore.
Les explications de Daniela Prepeliuc.
Elections européennes
Enfin, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une année européenne puisque les élections du Parlement auront lieu le 7 juin prochain. L’Allemand Jo Leinen est président de la commission des affaires institutionnelles du Parlement Européen. Et celui-ci s’est déclaré choqué de la manière très peu « européenne » avec laquelle se préparent ces élections. La France ou la Grèce font partie, d’après lui, des mauvais élèves qui « désignent » leurs candidats d’après des critères de politique intérieure.
Il est interrogé par Elisabeth Cadot.
L'intégralité de cette interview sera mis en ligne vendredi dans la seconde édition de Carrefour Europe.
L'impact social de la crise
Comment atténuer les répercussions sociales de la crise économique ? C’est le sujet d’un rapport qui va être examiné lors du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles. Un rapport qui s’intéresse plus particulièrement aux groupes les plus directement touchées par la crise. En Espagne, la situation économique a pris une tournure dramatique. L'effondrement actuel de la construction immobilière a fait grimper le chômage à un taux record de 14%, soit le double de la moyenne européenne. Chiffre plus inquiétant encore, dans ce pays où la solidarité familiale prend souvent le relais d’une protection sociale défaillante, on recense près de 800 000 familles où tous les membres sont sans-emplois.
Cette situation s’illustre bien entendu par des drames personnels, à commencer par la faillite de milliers de PME, des sous-traitants qui travaillaient pour de grandes entreprises de constructions et qui se retrouvent obligés de mettre la clef sous la porte. C’est ainsi le cas de Paul Ababei, un entrepreneur d’origine roumaine qui a entamé une grève de la fin depuis le 3 mars pour récupérer les impayés que lui doit une grande entreprise du bâtiment.
Un reportage de Francois Musseau.
Les femmes sont les premières victimes
Le Royaume Uni de son côté est en train de s’apercevoir que les premières victimes de la récession sont les femmes, notamment celles qui sont à la tête de familles monoparentales, très nombreuses dans ce pays. En effet, lors des récessions précédentes le chômage touchait surtout les hommes, mais cette fois, la situation est différente car les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler, qui plus est dans des secteurs qui sont les plus atteints par la crise.
A Londres, Muriel Delcroix.