7 présidents africains séduits par une réforme constitutionnelle
En Côte d’Ivoire comme en Guinée, les changements de Constitution ont permis aux présidents sortants de rester au pouvoir. En Afrique, les réformes constitutionnelles à des fins personnelles sont nombreuses.
Alassane Ouattara/Côte d’Ivoire
La Constitution ivoirienne limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais selon l’interprétation du pouvoir, l’adoption de cette nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro. L’annonce de sa candidature a entraîné des violences depuis août dernier.
Alpha Condé/Guinée
Même scénario en Guinée. Le président de 86 ans a fait adopter par référendum une nouvelle constitution en mars 2020. Alpha Condé et ses partisans soutiennent que ce changement de loi fondamentale remet les compteurs à zéro. Ce qui a permis au chef d’Etat de briguer un troisième mandat et de remporter la présidentielle du 18 octobre.
Idriss Déby Itno/Tchad
En 2005, une révision constitutionnelle adoptée lors d’un référendum controversé a aussi supprimé la limitation à deux quinquennats présidentiels. Idriss Déby Itno est au pouvoir depuis 1990. Il a été élevé au rang de Maréchal du Tchad, le 11 août dernier, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du pays.
Paul Biya/Cameroun
Une révision constitutionnelle, adoptée en avril 2008, a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a été réélu en 2011, puis en octobre 2018 pour un septième mandat. Le président camerounais a 87 ans.
Yoweri Museveni/Ouganda
Même cas de figure en Ouganda. En juillet 2005, un changement de Constitution a supprimé toute restriction sur le nombre de mandats pour le président Yoweri Museveni. Au pouvoir depuis 1986, il a été réélu en 2006, 2011 et 2016.
Robert Mugabe/Zimbabwe
La loi fondamentale soumise à référendum en 2013 a plafonné la longueur de ses mandats à dix ans. Mais après trente-sept ans de règne à la tête du Zimbabwe, Robert Mugabe a été contraint à la démission en novembre 2017. Il est mort en septembre 2019 à l’âge de 95 ans.
Blaise Compaoré/Burkina Faso
Blaise Compaoré a dû quitter le pouvoir à la suite de l’insurrection populaire du 30 octobre 2014. Ce jour-là, l’Assemblée nationale votait une réforme de la Constitution qui lui aurait permis de se porter une nouvelle fois candidat en 2015, après 27 ans passés à la tête du Burkina. Il vit depuis en exil en Côte d’Ivoire.