En RDC, l’état de siège est en vigueur depuis deux ans
5 mai 2023Depuis le 6 mai 2021, tout le pouvoir administratif des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri dans l’est de la République démocratique du Congo a été confié aux autorités militaires, en vue d'imposer la paix dans cette partie du pays.
Mais le bilan des opérations conduites par l’armée congolaise contre les groupes armés est médiocre. Les rebelles du M23 se trouvent même aux portes de la ville de Goma.
Jules Habamungu est étudiant et ne mâche pas ses mots en réclamant la levée de l'état de siège qui, selon lui, n'a pas apporté de résultats palpables.
"A l'arrivée de l'état de siège, on était nourri de beaucoup d'espoirs disant que la situation que nous vivions pouvait avoir d'autres tournures, mais malheureusement, on voit que les choses continuent d'empirer", constate le jeune homme.
Retour d’une administration civile
Revenir à l'administration civile est aussi le vœu des activistes du mouvement citoyen Lucha qui considèrent la journée de ce samedi comme un triste anniversaire.
Espoir Aspirine est militant de la Lucha et estime que "le deuxième anniversaire de l'état de siège est pour nous une journée de désolation, de méditation et de préparation des activités pour mettre fin à l'état de siège. Tout le monde pensait que cette mesure était un salut mais aujourd'hui on se rend compte que c'est une mesure prise pour freiner le développement des provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Ça fait maintenant deux ans que ces provinces ne connaissent aucun projet de développement."
Le pouvoir persiste et signe
Mais du côté des acteurs politiques membres de l'Union sacrée de la nation, la famille politique du président Félix Tshisekedi, l'état de siège a permis au monde entier de découvrir les manœuvres des pays voisins, notamment le Rwanda, visant à balkaniser la RDC.
Georges Yalala, secrétaire de l'UDPS au Nord-Kivu, considère l’état de siège comme "un soulagement parce que nous n'étions pas au courant de toutes les manœuvres visant à balkaniser notre pays. Sans l'état de siège, cette République ne serait plus celle que nous connaissons aujourd'hui."