À la CPI, le procès de "la vérité" de Laurent Gbagbo
27 janvier 2016Laurent Gbagbo, 70 ans, et son co-accusé Charles Blé Goudé, 44 ans, ex-chef de milice, sont poursuivis pour leur rôle présumé dans la crise née du refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara à l'issue de la présidentielle de 2010. Les violences qui ont suivi se sont étalées sur cinq mois, faisant plus de 3.000 morts.
Laurent Gbagbo confiant
"L'objectif de cette procédure est de faire éclater la vérité pour que justice soit rendue aux victimes et d'empêcher que d'autres crimes de masse ne soient commis", a déclaré la procureure Fatou Bensouda lors d'une conférence de presse dans les locaux de la CPI, à La Haye. Elle a annoncé que la Cour avait intensifié les enquêtes sur les partisans du président Alassane Ouattara. C'était un des reproches de la défense. L'avocat de M. Gbagbo, Emmanuel Altit, a rétorqué que son client aborde son procès "avec confiance" et "veut que la vérité, toute la vérité soit dite, pour que les Ivoiriens puissent se réapproprier leur propre histoire".
A la veille de l'ouverture du procès, une conférence de presse s'est tenue au siège de la Cour pénale internationale à la Haye. Fadi El-Abdallah, le porte parole de la CPI, revient sur les modalités pratiques de l'ouverture de cette grand'messe judiciaire.
Sur le banc des accusés se trouve aussi Charles Blé Goudé, ex-chef de la milice des Jeunes patriotes, accusé d'avoir tué et violé des centaines de personnes dans le but de maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir. Lui a décidé de plaider non-coupable, d'après son avocat.
À Abidjan, selon le porte-parole du gouvernement, le procès de Laurent Gbagbo doit permettre à la Côte d'Ivoire de tirer les leçons de la sanglante crise postélectorale.